C'est beau comme un Cyber Café!

Figurez-vous que, de là où je me trouve, posant des questions par-ci et par-là sur la possibilité de me brancher sur le web, une petite dame, bien gentille, habillée de noir de haut en bas, le fichu réglementaire des veuves sur la tête, me dit:
- Té, venez chez moi, mon petit fils m'a mis l'internet et je ne sais pas à quoi ça sert!

Je suis donc la dame, constate qu'elle est équipée du dernier ordinateur, avec tout plein de Ram et tout plein surtout du pouvoir de vous adresser de mes nouvelles. Elle me sert un vieux vin cuit, mais vraiment vieux et vraiment cuit. Je ne fais pas la grimace, ne jamais faire la grimace devant une dame qui vous ouvre son ordinateur. Alors que je commence à tapoter le clavier, elle est intriguée, me demande ce que je fais, et à qui, comme je dis, j'écris. Je lui dis des amis, des connaissances, des gens qui aiment bien avoir des nouvelles des autres et tout, et tout.

Elle observe mon manège, tourne autour de moi, quand le mari rentre, d'où, de la chasse, de la pêche, du bistrot, j'en sais rien. Mais voilà-t-y pas qu'il se colle contre moi, observe mes faits et gestes quand je fais un tour chez l'andouille de Lesneven, le révéré Bob, que je change de page, retourne faire un tour chez moi, ben oui chez Pschit, des fois qu'il y aurait des messages, et là, le vieux il tonne, mais alors il tonne:
- J'sais pas où t'habites, mais c'est une pétaudière!

Pétaudière, ça faisait si longtemps que je n'avais pas entendu le terme. Cela m'a fait plaisir. Inutile de vous dire que je suis invité demain soir, à manger des trucs de chez eux dont vous aurez des nouvelles, si je survis au vin cuit et recuit. Ben voilà qu'il me sort un vieux marc de je ne sais pas où...

Je vous laisse, j'ai du marc en retard.